La Tête en l'air - Paco Roca

Editeur: Delcourt
Année première édition : 2007 (sous le titre Rides)
Genre: bande dessinée, contemporain
103 pages

Quatrième de couverture:
   Admis dans une résidence pour le troisième âge parce qu'il souffre de la maladie d'Alzheimer, Ernest ressent la vie en collectivité comme une épreuve. Mais il accepte bientôt son nouvel environnement et décide de se battre afin d'échapper à la déchéance à laquelle son mal le destine.
   Pour l'auteur, la communauté des hommes est pareille à une bibliothèque dans laquelle les livres s'amoncellent en montagnes de papier jaunissant peuplées de rêves et de fantaisies. L'usure de toute une vie les couvre de rides, et certains voient les lettres de leurs pages s'effacer, feuille après feuille, jusqu'à redevenir entièrement blanches. Malgré cela, les émotions les plus intenses survivent, préservées comme un trésor caché sur une île lointaine. 

Ma chronique :
   C'est le genre de livre qui te rend un peu tout chose. J'ai encore le souvenir de quand, j'étais petite, j'accompagnais ma grand-mère dans une maison de retraite voir sa maman qui elle même souffrait d'Alzheimer. Il fallait lui rappeler toutes les 10 minutes que "cette petite, qu'elle est mignonne" était sa petite fille. J'étais super jeune, mais ça m'a marqué. C'est le seul cas que j'ai connu personnellement, et c'est bien assez. Je n'ose pas imaginer ce que c'est que de devoir s'occuper de quelqu'un qu'on aime au quotidien, et le voir se faire ronger par la maladie.

   Mais continuons sur un ton un peu plus léger. Ce livre est vraiment beau à lire. Il aborde le sujet avec légèreté et de la manière que je préfère: un sujet grave raconté avec un brin d'humour. On rit, on pleure, on se met parfois en colère. On passe un peu par toutes les émotions. Il y a un truc que j'ai particulièrement aimé dans ce livre, c'est qu'il ne s'agit pas seulement Ernest. On voit évoluer quelques personnages. Il y a Marcel qui est aussi atteint d'Alzheimer, Emile le cleptomane. Et puis il y a Georgette qui s'occupe de Marcel, et l'adorable Adrienne qui vole les ketchup de la cantine pour les donner à son petit fils. C'est tendre, affectif et cru à la fois. C'est assez difficile de ne pas pleurer, parce que bien sûr dans ce genre d'histoire il n'y a pas de happy end.
   Le trait est simple et efficace. Les personnages sont expressifs, même quand on croirait que non, il y a ce petit rictus de Marcel qui ressort par exemple.

   C'est encore un livre que j'ai pris au pif à la bibliothèque. Et c'est encore un succès pour moi. C'est à croire que je ne serais déçue par aucun livre cette année (et pourtant croyez moi, ça m'arrive !). Je l'ai lu il y a déjà quelques jours, et pourtant ça me fait encore bizarre d'en parler. J'ai envie de prendre cette bande de petits vieux dans mes bras.
   C'est un livre que je vous recommande chaudement. Ça se lit vite et ça ne fout pas autant le cafard qu'on pourrait le croire. Ça nous permet d'ailleurs de voir autrement les personnes âgées, de s'infiltrer parmi eux.


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A bientôt

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